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vendredi 24 avril 2015

PORTRAITS | JEUX DE REGARDS EN PEINTURE

| PORTRAITS |

Le portrait et donc dans la plupart des cas le regard surtout dans le registre de la peinture est une source inépuisable de débats. Débats qui vont de la question du mimétisme qui cherche à rendre l’intériorité de la personne représentée - l’art du portrait tel qu’il a été pratiqué jusqu’à Lucian Freud - jusqu’aux jeux de miroirs magistralement posés de manière presque définitive par Velasquez dans les Ménines.
Le temps de la peinture quand elle n’est pas expressionniste - traduction de l’énergie de l’artiste - est un temps long où le regard est tout sauf un échange instantané. Le temps de l’exécution s’oppose aussi au temps du regardeur qui est immédiat quand bien même celui-ci se livrerait à la contemplation. La première perception du regardeur est donc presque toujours l’interpellation, la captation de son regard par le regard de ce que le peintre où le sculpteur a réalisé dans la durée.
Le regard est aussi l’occasion de multiples jeux propices à l’ironie, la distance et la mise en cause de l’illusion même de ce qui est représenté.
Cette réciprocité « asynchrone » trouve son pivot dans la surface du tableau. Surface picturale qui, quant à elle, est toujours contemporaine du regardeur. Or ce plan de réalité (le tableau), s’affirme souvent, bien que de manière plus ou moins explicité, y compris à la renaissance, comme un medium, un regard de l’artiste et de son temps sur son époque et ses valeurs. D’où ce jeu fascinant entre la séduction immédiate face à certains de ces regards qui nous observent, nous interpellent et la conscience claire qu’il ne s’agit que d’un truchement.



 
 
 
le-caravage
 
















lucian-freud



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mardi 21 avril 2015

Art contemporain et temporalité. Les archéologues, Sugimoto, Rauschenberg, Tony Cragg, Marion Davout.

Art contemporain et temporalité

Le temps existe en peinture à travers soit la narration (Figuration libre/narrative) mais aussi le temps de la création ou encore dans le geste, l’action (Pollock) et son opposé la méditation (Rothko) et la contemplation qu’elle suscite.
Dans le registre des installations, c’est-à-dire au fond la création prenant possession de l’espace par delà le cadre, le temps devient plus évident à suggérer de par les possibilités de mouvements propres à l’œuvre ou à l’interaction du « regardeur » devenu acteur de la pièce.

Quant à la photographie elle est par essence aux prises avec le temps dans des sens très variables : celui de la prise de vue, de l’événement capté, par son rapport à l’histoire collective ou individuelle.

La sculpture qu’elle soit mobile ou statique a toujours quant à elle été confrontée au temps de par sa présence physique et son ex-istence dans le continuum espace/temps. La sculpture au même titre que l’architecture se confronte physiquement au passage du temps à l’image d’une marque, d’un totem spatial marquant un temps.

L’art contemporain a fréquemment abordé cette problématique du temps.

Cet article se découpera en plusieurs sections dont voici la première.


LES ARCHEOLOGUES DE L'ART CONTEMPORAIN :
Sugimoto l’entomologiste de l’uchronie :
Theaters :
L’ère du divertissement vidée de l’humanité qui l’a produite, ne demeure que l’architecture éphémère et la lumière.
iroshi-sugimoto, art contemporain
Dioramas :
Une archéologie sous forme d’uchronie au sens propre, étymologique comme au sens courant. Sugimoto en utilisant la photographie qui entretient un rapport consubstantiel avec le temps cherche de manière systématique, sérielle à découvrir ce qu’il y avant et après l’homme dans un jeu distancié et ironique avec le factice, la redondance, le simulacre, ici des animaux naturalisés qui donc ne sont plus mais qui paraissent plus vrais et vivants que nature. L’uchronie est donc double, un non-temps, et ce qui aurait pu être si…
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Seascapes :
La trilogie de l’eau, l’air, l’horizon et le temps qui a vidé des lieux si fréquentés par les humains, les baigneurs, les touristes, le promeneurs de toute présence, ne reste qu’un tableau minimaliste des éléments faisant évidemment référence à Rothko que Sugimoto évoque fréquemment. Là encore une étrange archéologie qui exhume par soustraction.
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Portraits :
Dans la série « portraits, Sugimoto a photographiés des mannequins de cire en reproduisant par le truchement de la lumière et un niveau de détail stupéfiant des références de l’art de la renaissance flamande, donnant ainsi l’illusion d’avoir reproduit un tableau de grand maître alors qu’il ne s’agit que d’un double simulacre. Hormis la mise en cause classique de l’image Sugimoto sollicite l’attention du regarder afin qu’il discerne l’illusion pour ensuite se plonger à travers le temps qu’il a consacré à l’observation dans la meditation de ce jeu de miroir faisant intervenir plusieurs temporalités où tout se révèle impermanent et incertain, l’entomologiste Sugimoto est au sommet de son art et de son observation cruelle de l’humanité confronté au temps, à l’incertitude.
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Rauschenberg ou la paléontologie du contemporain.
Rauschenberg dans ses combine-painting se livre non seulement à une critique de l’ère de la consommation de masse mais agit comme un paléontologue qui exhume dans les détritus de la civilisation moderne l’accélération de l’impermanence à travers la capitalisme débridé. Cette fixation des rejets dévalués, massifs est en un sens une relation critique au temps immédiat sous forme de constat mais aussi une sorte de relevé quasi archéologique.
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Tony Cragg.

Le travail de Tony Cragg s'inscrit dans l'héritage des néo-dada, il a commencé par utiliser comme matériaux de ses sculptures des objets banals, des rebuts de l'ère de consommation de masse mais procédant par typologie et similitude à l'instar d'un tri presque scientifique, une archéologie du quotidien.
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Après une période figurative l’œuvre de Tony Cragg est devenue plus abstraite composée essentiellement d'accumulations de volutes et de strates aboutissant à des formes très organiques où l’on peut voir l’héritage de sa formation scientifique dans l’aspect gordien, quasi magmatique, ces formes paraissant presque comme produites par une formule mathématique, mais aussi une paléontologie imaginaire.
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Marion Davout le temps en lambeaux.
Marion dans ses œuvres exposées à Créteil se livre à une fixation de temps juxtaposés, la toile fixe des avant et des après sous les formes de lambeaux de réalités provenant du passé et de l’avenir, le présent étant probablement suggéré par les espaces non « vides », la simultanéité de la narration/figuration produit un espace pictural déchiré, en lambeaux qui sont prétexte à une archéologie déroutante des traces de la mémoire.
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jeudi 9 avril 2015

Les corps abstraits. Art contemporain et dividu.

Les corps abstraits et le sujet dans l'art contemporain.



Antony Gormley a développé dans sa statuaire l'idée de corps abstrait, le corps comme un point d'inter-action avec les multiples niveaux du monde physique. On rejoint le concept de « dividu » ébauché par Gilles Deleuze et développé par Keiichiro Hirano. Le « dividu » est pour faire très court l'après de l'individu tel qu'il a été lentement élaboré depuis l'humanisme de la renaissance. L'homme de l'humanisme est le sujet pensant, l’unité rationnelle, l’individu dans un espace physique qui ne se présente plus tel un cosmos englobant mais comme un objet quantifiable et contrôlable par la raison, les nombres, la mécanique. A l’opposé le « dividu » est plural et rhyzomatique. Un certain nombre artiste tente directement ou indirectement, consciemment ou pas complètement de répondre à cette nouvelle vision du sujet éclaté.



SHIOTA : Memoire, espace/temps et intersubjectivité.

Shiota, corps abstrait

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DAVID ALTMEJD : l'espace investi par le fantasme et le récit de l'inconscient prend place dans l'espace.

David Almejd, Flux

CLAIRE MORGAN : Ecosystèmes en suspension !

Claire Morgan

ANTONY GORMLEY : la sortie du corps, le corps abtrait comme point nodal au sein des inter-actions physiques.

Antony Gormley, corps abstrait

ALBERTO GIACOMMETI : l'impossibilité de saisir l'individualité.

Giacometti

Giacometti

FRANCIS BACON : une identité en fuite perpétuelle, une forme picturale qui juxtapose les contradictions et paradoxes intimes.

Francis Bacon, corps abstrait





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lundi 6 avril 2015

Art moderne, nature et perception dans l'art contemporain.

La culture des éléments dans l'art moderne et contemporain.




Une grande particularité de l'art moderne est d'avoir, sous la poussée des avant-gardes, ouvert le champ artistique au-delà de la représentation, de l'imitation et du champ de l'objet artistique. L'art - tout du moins la peinture et la sculpture - a fini par dépasser son propre cadre pour tenter d'interagir avec le "regardeur" en sollicitant son champ perceptif, qu'il s'agisse du regard comme du toucher, ou de la notion d'espace et de temps. Ce n'est évidemment pas une idée complètement inconnue des formes d'expression antérieures puisque le théâtre, l'architecture, et plus proches de nous, les problématiques soulevées par "l'œuvre d'art totale" (Wagner) mais aussi les impressionnistes, avaient déjà abordé ce sujet. On assiste néanmoins à un retour de la Nature, de la relation de l'homme à cette dernière, souvent pour remettre en cause nos grilles de lecture ou encore dans un va-et-vient ironique ou désenchanté de l'artificiel au naturel, comme dans le cas de Giuseppe Penone ou aussi de Maude Maris. D'autres artistes comme Marie Luce Nadal ou Theo Jansen s'évertuent à isoler les éléments à travers des mécanismes ouvertement minimalistes. Enfin, un artiste portugais, Henrique Oliveira, 
au travail fascinant qui réintroduit la puissance débordante d'un nature déracinée à travers des installations qui peuplent les espaces de racines et autres branches et troncs d'arbres factices.



Giuseppe Penone.

Quand l'art et notamment le bronze miment la nature et la révèle

Giuseppe Penone, art moderne






















James Turrell.

Désorienter pour mieux percevoir, ou tout du moins percevoir différemment, plus consciemment, mais aussi orienter le regard.
"Perception is the medium", James Turrell.
James Turrell











Maude Maris.

Jeu de miroirs entre l'artificiel et le naturel; l'intérieur et l'extérieur.
Maude MarisMaude Maris





























Rothko.

L'art comme méditation, cherchez la couleur.
Rothko


















L'op art et l'art cinétique :


Moholy-Nagy
Moholy-Nagy

Soto
Soto



Marcel Duchamp
Marcel Duchamp
François Morellet
François Morellet


Jeppe Hein

Jeppe Hein, art moderne

















Ann Veronica Janssens

Ann Veronica Janssens



Julio Le Parc.

la nature de la perception

Julio Le Parc

















Olafur Eliasson.

Rendre la perception de la nature visible, sensible de manière artificielle.
Olafur Eliasson, art moderne
Olafur Eliasson, art moderne 

Carlos Espinosa.

Capturer l'eau des nuages :
Carlos Espinosa, art moderne













Theo Jansen.

Les "bêtes" à vent. Lien Vimeo pour voir les fameuses bêtes en mouvement.
Theo Jansen


Richard long.

Sortir l'art des musées, inter-agir avec le paysage et inversement
Richard long

Richard long, art moderne













Berndnaut Smilde.

Créer des nuages l'instant d'une photo.
Site de l'artiste.
]Berndnaut Smilde

]Berndnaut Smilde, art moderne


Marie-Luce Nadal.

Paysages artificiels et reduction de la perception aux éléments.
Site de l'artiste.
Marie-Luce Nadal















Jonh cage.

la puissance physique et sociale du silence et du bruit
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Ernesto Neto.

L’élastique, le collant et l'organique
Ernesto Neto


















Henrique Oliveira.

Le retour presque brutal d'une nature déracinée.
Le site de l'artiste.
Henrique Oliveira

Henrique Oliveira





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